L’espace quantique est un champ invisible d’information au delà du temps qui contient tous les possibles. Avec la pratique, nous passons de un temps, à aucun temps et tous les temps ; de un corps, à aucun corps, à tous les corps ; de quelque part, à nulle part, à partout. Aller dans ce « rien », c’est rencontrer le Vide, dit Shūnyākāsha, l’origine de l’univers. C’est là un endroit où tout existe en potentialité latente.
Le son Om a divisé l’unité de Shūnyākāsha d’où a émergé le couple Purusha et Prakriti. Le son Om en sa vibration est ce qu’il y a de plus proche de l’origine, du Vide : l’unité absolue. C’est cet espace entre chaque atome, chaque son, cette force invisible qui soutient toutes les autres forces.
Le vide est une énergie fait d’espace qui au delà de cet espace, permet à chaque élément d’exister. De la même façon que dans l’espace noir et infini, une forme apparaît et se révèle en même temps que la lumière qui l’éclaire. Le vide est l’espace infini de l’infiniment grand à l’infiniment petit. Tout le monde de la matière et donc de l’énergie sont régis ainsi.
Le yoga est alors de fait un travail dans la matière et obligatoirement aussi un travail sur l’énergie, qui elle même anime la matière. En cette rencontre, tout le travail se fait. Peut-être un jour pourrons-nous parler pas seulement d’énergie mais du métabolisme de l’énergie et du métabolisme de la lumière…
La pratique spirituelle en ce quelle porte de recherche d’unité est un chemin solitaire, un voyage vers l’inconnu et l’incertain : être à l’aise avec le Vide. Dans la méditation, les postures, la suspension du souffle, le quotidien, ce n’est qu’un long face à face avec nous même, pour s’approcher du vide. Abandonner croyances et habitudes est exigeant.
S’abandonner à la vie tout comme au vide, plonger, n’est pas chose facile. Avoir confiance, au sens de se confier à la vie est un travail à part entière, qui se fait quelque fois avec évidence et d’autres fois avec craintes. Cela est le travail du yoga : s’abandonner à ce qui se présente, faire sa part instant après instant, lâcher le résultat tout en ayant une intention claire et déterminée. La partie la plus essentielle est de s’y livrer réellement et avec sincérité. S’asseoir, remercier et recommencer. Et surtout faire plus que respirer : être vivant. Vivre en respect de la vie, dans un état d’harmonie, de cohérence, de détachement et hors de toute tension, tel est à ce jour ma définition de l’unité. La vie est un yoga.
L’assise à l’intérieur de l’être, ensemble stable et confortable, dans une présence simple et heureuse est posture de vie : tel est ma définition de « sthira sukham asanam », sutra II-46 des yoga sutras de Patanjali, dans la partie « Sadhana pada » qui signifie : Sur la voie…là où plonger et devenir cela, le vide, qui est plein de Tout…