Le temps du vivant : puissant et vulnérable à la fois

Face à face avec la vie et la mort : De Notre Dame de Paris au Monde !

 

Il y a quelques temps, c’est elle qui brûlait et sous nos yeux se consumait, jusqu’à vaciller et laisser tomber sa flèche au sol, sous nos yeux ébahis et nos cœurs à vifs. Comme pourrait l’être ce cri soudain, brutal et entendu qui annonce :

« un homme à terre, un homme à terre ! ».

Il y a pour moi un parallèle entre cet événement qui embrasait le ciel de Paris et en même temps éveillait le cœur du monde, au sensible, au beau, à l’histoire qui nous relie, aux bâtisseurs d’un autre âge, sans doute d’un autre temps, à la connaissance dans ces pierres tels des livres ouverts, à déchiffrer, l’expression d’une religion ainsi touchée pour revenir au vivant c’est à dire au sacré dans sa dimension première de ce qui élève, unifie, pacifie, enseigne, éclaire, et aussi relève, reconstruit et spiritualise la matière sur l’autel de notre vie, et de toutes les vies. Tous les mêmes. Vous connaissez la chanson :

« Rendez-vous, rendez-vous, rendez-vous au prochain règlement, Rendez-vous, rendez-vous, rendez-vous sûrement aux prochaines règles ».

Aujourd’hui, c’est notre monde qui brûle, mais c’est un autre feu qui le consume, comme un corps mondial trop longtemps malade, déprimé, souffrant. La maladie se fait voir, sentir, toucher, elle brûle et dévore. Nous avons cru en nos croyances et vu le monde et l’autre à travers elles, sans plus se voir ni nous voir. La maladie du monde social global se consume à travers le virus présent, actif aussi, qui dévore l’air dans les poumons tel un feu glacé où une énorme tristesse trop longtemps contenue ne s’étanche plus.

Comme si le feu voulait être au service de l’eau qui coule, l’eau des larmes et de la vie, si triste. Revenir au sacré. Construire de nouvelles cathédrales à ciel ouvert, ouvertes à tous, aux vents et aux saisons, au temps qu’il fait, qui a été et qui sera, faire du monde un temps vivant, consacré à la vie. Vaste chantier qui s’annonce : soutenir et promouvoir la vie. Je crois qu’il nous faudra du temps, plus qu’un an ou même deux. Beaucoup de temps.

Soyons honnête, car ça fait longtemps que cette tristesse de ce monde ainsi construit, est là dans notre cœur, même si on est heureux, même si on avance, si on contribue, qu’on a confiance et qu’on espère… Ce n’est pas tant la tristesse que les choses soient ceci ou cela, de ce monde malade, fou, défait, en décomposition, violent car incohérent et maltraitant et aujourd’hui cynique, grotesque jusqu’à l’absurde, le non sens absolu! On ne sait plus qui dit vrai ou pas, alors chacun se fait son idée ? Est-ce un bien ou est-ce un mal ?

Jamais avant la question de savoir où est la vérité où est le mensonge n’aura été si forte et si peu évidente : celle qu’on ne sait jamais vraiment car comment savoir en fait? Grande désillusion si ce n’était déjà fait. Énorme réveil. Un peu brusque tout de même.

Non, ce n’est même pas la tristesse de cela car oui soyons honnête, il nous a plu souvent de croire selon ce qu’il nous convenait le mieux de croire. C’est bien une autre peine qui nous trouve là… Nous savons, au plus profond de nous que les choses sont censées être autrement, bien meilleure, naturelles, bien plus belles et tellement simples, nous savons que le monde est par nature merveilleux et que nous pouvons vraiment vivre dans un monde plein de sens et de valeurs où chacun a sa place. Et c’est cet écart, cette séparation, malgré toute notre bonne volonté, toutes nos belles pensées, actions ou croyances, qui est supplice, souffrance et ultime blessure de désespérance, vent d’une autre folie, un état dépressif mondial.

Nous y sommes. Ensemble. Ça brûle. Ça empêche de respirer et donc de vivre. La menace est urgente car vitale. Croyez-vous qu’il s’agit juste du virus ? Il s’agit de la vie elle-même. La promouvoir, c’est la préserver, nous protéger, c’est honorer notre venue sur terre et reconnaître cette planète comme un incroyable vaisseau dont l’autonomie dépends de notre niveau de conscience descendue jusque dans l’action la plus pragmatique. L’urgence nous en dit long, sur les acquis et sur les manques.

Plus récemment d’autres feux sur la planète, Australie, Brésil, Californie, oui le monde brûle de bien des façons. Quel sera le degré de la blessure trop longtemps étouffée et confinée, et sous quelle forme va-t-il renaître et se rebâtir, ce monde, qui est quand même notre monde ? La peau du monde, qui est l’interface entre le dedans et le dehors, brûle. Le lien est en souffrance. La réponse première, c’est à dire, la réaction, passe par un élan de solidarité, d’entraide, de don, de soutien, incroyable bienvenu, fondé et essentiel. Le monde brûle et change à la fois.

Ce texte ne se veut pas être rassurant ou pas, ni complaisant ni complice ou accusateur. Juste bienveillant et lucide. Juste une lecture, du point de vue qui est mien. Si j’étais malade, j’aimerais que le docteur me parle et me dise, avec simplicité, clarté et bienveillance, ce qui m’arrive là, pas à quoi m’attendre, mais ce qui se passe là car au moins, je pourrais être présente à ce que ça me fait, car là se tient ma ressource de pouvoir traverser et choisir comment je vais m’y prendre. Mais immédiatement, surgit une autre question : : est-ce que j’en ai envie ? Après l’annonce, le choc, est-ce que je vais rester mobiliser, solidaire avec moi, le monde ?

Je vais partir du principe que d’une façon ou d’une autre, oui, personnellement et aussi collectivement, on y aspire, on a envie de vivre, pour soi et l’ensemble. Sinon pourquoi et de quoi aurions si peur en ce moment, à travers la peur du virus, celle d’être malade, impuissant, souffrant, inutile, seul, isolé, mourant, voir mort ? La peur éclaire la Vie qui appelle à être vivante en Soi !

A vrai dire, la santé, par essence holistique, systémique, est une science humaine, bien plus qu’une technique ou un ensemble de protocoles. Aucun soin ne peut se limiter à un seul aspect de la réalité vécue. C’est pour cela qu’il est souvent difficile et fort heureusement, de se prononcer, de donner un diagnostic. Adhérer à l’idée d’un fait, ce n’est pas à l’idée d’un diagnostic et encore moins d’une prévision. Je ne veux pas de pronostic, limitant, enfermant et déterminant, c’est à dire qui va déterminer ce que je vais vivre et ainsi me déterminer ou être définie à travers cela. Ma vie n’est pas une mise en sursis ou une conditionnelle. Je veux un espace libre de guérison. Alors ne autre question se pose alors : au cœur du confinement, est-ce que je me sens libre ou prisonnier, ouvert ou contracté, confiant ou soumis, vivant ou désespéré ? Où est-ce que je met mon énergie, je crois qui, quoi ?

Qu’est-ce que je choisis de croire, car il pourrait bien s’agir de ce que je choisis de vivre. Seulement voilà, c’est quoi guérir ? C’est quoi vivre ? Pas « comment », mais c’est quoi vivre? Mon postulat est-il juste, voulons nous tous guérir et tous la vie pour tous, voulons-nous la guérison de tous et chacun ?

Aujourd’hui, le temps du don est arrivé, et beaucoup, et c’est merveilleux donnent de leur temps, argent, énergie. L’entraide explose et la solidarité est en mouvement, active, concrète. Certes pas tous, pas partout, mais la plupart, fait sa part. Comme pour Notre Dame avec des dons annoncés et des contributions directes. Dons colossaux, jamais vus avant. Ont-ils été vraiment fait pour Elle, perçus, à quel hauteur et pour faire quoi, qui gère et au nom de qui? Ce sont de bonnes questions. Les mêmes questions se posent pour la crise liée au Covid-19, c’est son nom. La transparence est la clé de relations de confiance et la confiance fonde le maillage social, renforce le lien, la cohésion, la paix, ce que l’on construit. D’autres choix, renforcent les forces de destruction. Ce sont d’autres choix. Qui ont d’autres effets, d’autres conséquences.

Aujourd’hui, plusieurs phénomènes et questions de sens sont là et déjà de grands enseignements :

  • au travers des dons gratuits, en tout genres, assurons nous de faire de vrais dons, sans conditions, pour servir la vie et tout autre que soi, sans rien attendre ni rien demander en retour; donner, c’est un acte gratuit ; c’est l’apprentissage à l’amour, apprenons.
  • une infinité de propositions aidantes se font sur internet. Le monde de la spiritualité se réveille, s’active, s’anime et il fait sa part, il contribue. On adore ce jargon, moi la première! Un nouveau paradigme est en marche. Certes.

 

Mais il a au moins trois pièges ici.

 

  1. d’abord celui de croire que seul le domaine de la spiritualité a la compréhension de ce qui se passe, qu’il serait seul à œuvrer ou à avoir des clés, le seul à savoir et à avoir la vision déjà pensée de ce que le monde est censé être ou va être ou même devrait être.
  2. un autre piège serait celui de ne pas intégrer dans le processus le fait que tous les domaines sont touchés et sont révélés, amplifié à travers cette crise qui est une loupe, comme nos émotions, comme si la crise donne raison, non seulement aux spirituels, mais aussi aux survivalistes, collapsologues, extrémistes de gauche comme de droite. Et tous les autres. Ils ont tous quelque chose en commun car tous bien sur, disent : « on savait », ce qui veut dire : « on avait raison, on a raison, écoutez-nous, nous ! ». Chacun a une partie de la réponse, commençons à nous écouter et nous respecter, surtout si nous pensons fort autrement. Surtout! Apprenons et écoutons.
  3. et enfin le piège de vouloir, trop vite, échapper à ce que cela nous fait, ce qui est touché ; à échapper à l’initiation qui est là et se propose, à trop vouloir aller bien tout de suite, car prendre soin, c’est avant tout l’accueil qui est fait à ce qui se passe, mais ce n’est pas vouloir changer cela…. Ce qui change, se transforme, est la conséquence du prendre soin, pas le but!

 

Et si avions en fait à embrasser toutes ces visions pour en créer une toute nouvelle, pour tous ?

Sentir c’est vivre, avoir peur est humain et à trop vouloir dire ‘l »amour est au dessus de la peur’, certes c’est juste, mais encore faut-il traverser cet espace qui nous conduit de l’un à l’autre. Il nous faut connaître pour transcender et reconnaître pour transformer. Sinon, les distractions habituelles que sont les supports artificiels car non essentiels de notre société, dans l’excès de téléphone, TV, séries, loisirs, mais aussi soins en tout genres, tout ce qui nous sort de nous et nous coupe de notre savoir, seront juste de nouvelles aides et distractions qui nous sortiront de notre initiation.

Bien sur, il nous fait soulager, adoucir, apporter de la sécurité, du secoure, de l’aide, bien sur !!! Mais cela n’est pas fuir ni être dans le déni. Bien sur, nous avons le droit de nous refuser à soi le droit de venir au monde et d’y rester. Certains refusent même de prendre soin des autres. Mais dans la compréhension de ce qui est ici vécue de façon sensible, difficile, je souhaite dire que toute vie compte, votre vie compte et j’aimerais que vous le sachiez autant que je le sais.

Les temps actuels sont bouleversants et ceux à venir seront à jamais autres. Et le temps de faire société ensemble de façon pacifique et responsable, dans l’entraide et le don, dans le soutien nécessaire et l’autonomie retrouvée, le temps de faire société se prépare, mais n’est pas encore advenu, ni matérialisé mais le temps de le choisir est déjà là. C’est la direction à valider et le chemin, le chemin est à engager. Et il est difficile de prendre ce chemin, en posant des conditions, en se disant : « je ne veux surtout rien sentir, je ne veux pas avoir mal, je veux être confortable, je veux ma vie d’avant ou je veux une autre vie, un nouveau paradigme, ça doit être comme ça « … Car tous cela c’est de la projection, c’est une seule chose : ne pas être exactement et de tout son être présent à ce qui se passe là, maintenant, ce que ça nous fait.

L’instant présent et la spiritualité nue, c’est à dire défaite de ses propres croyances, se tiennent dans cet espace de rencontre entre le réel et la réalité. Le réel serait inspirant et espéré et la réalité en souffrance et à soigner. Dans tous les cas, cela est une tâche à part entière que l’on rencontre là, qui demande courage, engagement, constance, humilité, persévérance et sans doute de l’audace. Dans un vieux débat, un homme avait dit à un autre homme : « vous n’avez pas Monsieur le monopole du cœur ». Personne n’a le monopole de rien, et encore moins quand il le revendique. Mais chacun a sa place dans ce nouveau processus qui consiste à éclairer la matière et en conscience donner vie à la vie nouvelle.

Car quand le corps et l’esprit se marient, quand spiritualité et matérialité convergent et font alliance, un nouveau règne émerge, comme sortie de l’eau, une autre naissance, pour éteindre le feu, et le donner à chacun sous une autre forme, l’offrir à cette nouvelle civilisation. Nous sommes en train de redécouvrir le feu. Je repense là à cette merveilleuse citation de Pierre Teilhard de Chardin, il dit :

 

« Un jour, quand nous aurons maîtrisé les vents, les vagues, les marées, la pesanteur, nous exploiterons l’énergie de l’amour. Alors, pour la seconde fois dans l’histoire du monde, l’homme aura découvert le feu. »

 

J’en frissonne…

 

 

La vie et la mort de La Vie

La situation actuelle, nous dit fort une chose : la vie, c’est aussi la mort, la maladie, l’accident, l’épreuve et cela fait peur. C’est bien aussi, car cela vient réveiller l’envie de vivre, le sursaut qui nous sort d’un endormissement du au confort, aux acquis, aux habitudes et nos satanés croyances. Ça nous sort de l’ »après », qui n’est jamais maintenant! Ça nous ramène à tous ces trucs à faire, à ranger, trier, rêver et quasi jamais aboutis ou mis en route. On n’a jamais tout à fait oser vivre. Totalement, de tout son être. Oser être, être qui nous sommes, totalement soi.

 

Naître

Même avec les meilleures préparations du monde pour accompagner la naissance, la venue au monde d’un enfant, il y a toujours ce moment de vide, incertain, qui est pur abandon à la vie, à l’inconnu, où il nous faut pourtant aller, à cette autre vie et entre les deux, perdre pied, être au de là même de donner, continuer, s’abandonner pour que l’autre naisse, pour que l’être nouveau vienne au monde. Je parle là de la mère, qui se retire en elle pour faire de la place à l’autre, mais aussi de cet autre, l’enfant, acteur de sa naissance, qui se fait venir au monde, bien que trop souvent terrifié par l’inconnu qui s’impose à lui. Oui, se préparer, pour l’un comme pour l’autre est juste, pour que seules les forces de vie soient présentes, pas les autres forces.

Quand il y a préparation, et qu’on laisse l’enfant faire son travail, qu’on l’accompagne en conscience, malgré cela, en fait quasiment jamais, les choses ne se passent exactement comme prévus, c’est à dire comme projetées voir idéalisées et pour autant, dans la grande majorité des cas, tout se déroule pour le mieux. Car plus que tout, il y a ce retour à l’essentiel, il y a une seule et unique chose qui compte au delà de tout : celle d’avoir l’enfant dans nos bras. Cette vie dans nos yeux et l’amour qui se déverse comme un miel. Tout s’adoucit quand tout se vit et s’accueille. Aller à l’essentiel. Absolue venue au monde.

Nombreuses sont les traditions qui parlent de la  » seconde naissance « . Il pourrait s’agir collectivement de cela, pour chacun de nous. Et nous savons qu’avant tout accouchement, il y a gestation, portage, retraite en soi, puis il y a ce travail, là où se retirer en soi, et non pousser à l’extérieur ; l’éclosion peut alors venir et elle vient.

 

 

 

Mourir

Quand on tient la main d’un mourant, il y a toujours à la fois cette grâce et beauté du moment, magique et terrible à la fois, ultime séparation et cet instant où bien que main dans la main, il nous faut laisser l’autre partir. Dé-serrer l’étreinte c’est comme ouvrir la main, ouvrir son cœur, là où tout tente pourtant de se resserrer, contraction à l’envers, laisser partir, laisser un souffle doux et chaud s’éloigner, et laisser partir l’autre, même si on l’aime de tout notre cœur. Il en faut de l’amour pour cela. Apprenons à aimer ceux qui viennent et ceux qui partent.

Je parle de ces deux moments là, deux passages essentiels, car même en paix, il peut y avoir des larmes, même en joie il peut y avoir des peurs. Dans tous ces bains d’amour, là où vie et mort se côtoient et nous bousculent aujourd’hui, peuvent resurgir et faire surface des animaux et des instincts plus ou moins apprivoisés, comme la colère, la rage, le doute, la peine, le déchirement et l’indéfini… Car nous savons que notre vie change toujours après une naissance, un deuil. Pour autant, sommes nous prêts, même avec des préparations? Bien sur que non, simplement un peu moins démunis, moins perdus, moins désorientés et un peu plus familier avec le lâcher prise qu’avec le contrôle. Si vous avez connu un de ces moments ou les deux, alors vous savez de quoi il s’agit là et vous savez où retrouver la ressource pour vous sentir, capables, invités, désireux de traverser tout en étant vulnérables, car l’un n’empêche pas l’autre. C’est aussi tout le paradoxe du moment, comme un enfant qui veut faire un manège de grand ou sauter du plongeoir à trois mètres, l’envie et en même temps, l’énorme trouille !

Nous sommes aujourd’hui comme des enfants, des femmes enceintes, des animaux tellement civilisés qu’on en ait devenus sauvages et inadaptés à notre environnement même mais aussi à la nature, étranger à nous-mêmes. On vit en même temps différentes émotions, sur différents plans, comme beaucoup de femmes pendant leur maternité, de couples dans la parentalité, d’enfants qui grandissent, d’ado qui se transforment, d’anciens qui se préparent à un autre plongeon. La vie est un cycle. On peut avoir peur et se sentir puissant, ne pas avoir envie et désirer en même temps, être confiant et aussi bloqué, bienveillant et lucide, être porté par l’ordre et l’harmonie à la fois.

Soyons juste vigilants à ce que, nos anciennes croyances ne soient pas remplacées par de nouvelles, que nos anciennes dépendances ne soient pas remplacées par d’autres formes. Soyons lucidement éveillés et conscients que nous devons être maître à bord et pour cela, il est préférable d’être à l’écoute de nos ressentis. Aujourd’hui nos intuitions reviennent plus fortes qu’avant et permettent de reprendre notre pouvoir de savoir, sentir et être qui vous sommes.

Être aidé, demander de l’aide, recevoir du soutien n’empêche pas cela, mais doit juste le soutenir pour vous reconduire à vous, votre vie, vous replacer au centre de votre vie. Une vie où oui, quelquefois c’est facile, d’autre fois difficile, voir douloureux, car perdre quel chose ou quelques-un, c’est triste, être brûlé, ça fait hurler de douleur, être trompé ou humilié ça donne la rage, sentir ce que votre âme comprend en ce moment même est la fois terrible et merveilleux. Elle vous réveille, et c’est ça qui peut faire terriblement mal ou peur ou envie ou vous réjouir et vous libérer tout à la fois. C’est l’initiation. Se fermer ou laisser se dilater. Se contracter dans la douleur ou se détendre et y respirer. Le temps de choisir, de se choisir se présente.

Toutes nos émotions sont à notre services. Les gérer, les libérer, c’est aussi les intégrer, mais sûrement pas faire de nous des êtres insensibles à la vie elle-même. Si nous voulons échapper à nos ressentis, sensations, par trop de confort, trop de soutien pour mieux gérer, et donc moins sentir, nous endormons cette part qui veux Nous réveiller.

Entendre et écouter ce que la vie exprime, ce que le corps sent, ce que le cœur vibre, sont les voies de sagesse les plus sures et surtout non violentes. Ressentir c’est être vivant, et oui ça, ça fait sentir, le chaud, le froid, ressentir le courage, la peur. Il nous faut comprendre que dans ce monde, sur notre planète, on ne peut avoir la vie sans la mort, et vraiment alors se demander si on préfère avoir la vie avec la mort, plutôt que l’anesthésie, l’illusion, le renoncement ou l’endormissement dans d’autres pensées pour échapper au réel sans même être dans la réalité ? Je ne parle pas là de la mort physique, même si elle reste une forme d’expérience, mais de la mort à quelque chose, et là, mourir à soi.

Il s’agit là de : « qu’est ce que je suis prêt à lâcher, à laisser, et donc à perdre ? ». Enlever les masques de l’ancien soi, identifié à son métier, son salaire, ses amis, son idéologie, son bar, son entre soi. Enlever les masques et être en intimité avec soi, en intégrité avec soi, pour retrouver ce sentiment de dignité et restaurer la vie en soi, le feu de vie qui élève, nourrit, fait briller, purifie, fait resplendir, car c’est cela l’ultime guérison. Que suis-je prêt ou pas, à perdre, maintenant?

 

 

Le Phénix, oiseau de feu, symbole d’éternité, de transformation, de résilience, des cycles de vie et de résurrection.

Ce temps brûle et nous brûle, mais nous sommes des phénix et allons renaître de nos cendres, car notre cœur le veut, notre âme y aspire, bien avant notre naissance première et là, elle a besoin de notre soutien. C’est à dire être avec elle, prendre soin de soi et des autres, autant que nécessaire mais tout en étant réveillés, éveillés, sensibles, vulnérables et puissants à la fois. Mais enfin Vivants.

Notre propre flèche n’est pas tombée, là certes elle vacille et dans l’invisible se réveille, se redresse, se restaure, se transforme, entre terre et ciel, elle respire l’essence d’une vie nouvelle, celle a laquelle on sait avoir droit. Et il faudra y travailler, en posant des pensées, des paroles, des actions qui lui donnent un souffle dépollué de toutes croyances, y compris celles auxquelles nous étions si attachées. Le temps d’avoir raison est révolu. Ultime perte. Il nous faut aller encore au delà de cela, être neuf.

 

Tout, absolument tout, doit être composté !

De notre compost humain, reviendra la vie, car comme le printemps, qui nous renouvelle, la charrue qui transforme et la salutation au soleil qui éclaire et harmonise, le grand œuvre se fait, le feu de la vie et de l’esprit nous accompagnent. Ce n’est que le début, le travail a commencé.

 

« Puissions-nous nous réveiller en nous même et dans les bras de la vie en même temps »

Corinne Di Battista

29/03/2020

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