Tu as sans doute déjà fait cette expérience
Celle de te souvenir d’un moment particulier lié à l’annonce d’un drame personnel ou mondial, d’une nouvelle choquante, incroyable ou bouleversante. Nous gardons tous en tête et en mémoire tel ou tel événement. Bien des années après, ce souvenir reste intact. Tu te rappelles ainsi exactement ce que tu faisais au moment où tu l’as vécu, entendu, vu et tu te vois encore en train de faire ce que tu faisais et a ressenti. Plus cet évènement est partagé, collectif, plus sa charge émotionnelle se renforce, son énergie s’accroît. La trace, l’empreinte est là. Il y a un ancrage.
Quand une nouvelle nous touche, au sens propre comme au figuré, bien des années après, bien des décennies après et même après plusieurs générations, il reste un souvenir, de fait plus ou moins identifié, c’est à dire plus ou moins conscient. Quand un tel événement se produit dans notre vie, il y a un souvenir clair et permanent. C’est comme si ce moment passé reste présent, actuel et qu’il est, encore, notre présent. L’émotion ressentie des années avant est ainsi toujours présente. C’est à la fois l’émotion du passé qui se vit au présent et le passé qui se répète et se rejoue, dans le présent. Ce genre d’expérience, directe, produit instantanément et de façon durable, ce que bien des enseignements, pratiques et traditions nous disent : se sentir infiniment présent à l’instant, vivre et trouver ce sacré moment présent.
Ce qui nous concentre
La plupart du temps, on pense que nous nous souvenons de ces moments-là, forts en intensité et en émotions, parce que l’information était terrible, terrifiante, insupportable et bouleversante. Bien sur, c’est en partie vrai. Car comment ne pas être marqué par des événements de vie qui en changent la direction, la trajectoire…
Mais il n’y a pas que ça. L’expérience que nous faisons, à travers l’énergie qui est bougée par l’émotion qui nous traverse, est une information si puissante qu’elle produit un autre phénomène. Elle nous concentre, nous rassemble ! Elle assemble et nous appelle à être là sans discussion, sans délai. Sans oui mais. C’est : indiscutable, immédiat. C’est. C’est une information qui aimante, c’est à dire magnétise tous les aspects de soi qui pouvaient être à ce moment là, dispersés, distraits, éparpillés alors que l’on est en train par exemple de cuisiner, de travailler ou de conduire, de parler à quelqu’un…Et nous voilà rassemblé, comme un, faisant une expérience directe d’unité qui est aussi expérience de transcendance. Cela se fait dans et en dehors du temps. Le moment présent devient éternel, toujours vrai.
Du choc à l’expérience de transcendance
En effet, l’intensité d’une information qui s’impose, passe au-dessus de tout. Donc elle nous dépasse. Mais pas forcément en terme de nous submerger ou d’être effondré. C’est juste le signe que quelque chose qui est plus grand que tout ce que nous avions imaginé juste que là, plus puissant que l’ensemble de nos divagations et distractions, se place en nous. Ça nous ramène. Où ? A Soi.
Ces événements marquants nous enseignent ainsi combien nous sommes ‘habituellement’ si peu présent, ailleurs et partout, pas toujours bien là dans notre vie ou juste en partie, par moment, par fragments. On calcule souvent le temps de vie passer à dormir, dans les transports, à l’école… Si nous devions compter réellement le temps de vie en vraie présence, il serait sans doute contenu et restreint à quelques rares événements clés de notre vie dans ce monde.
Ce qui me bouleverse m’enseigne
La puissance d’un moment et d’une information bouleversante remplissent cette tâche là , essentielle : nous ramener à l’instant présent. Ce qu’on appelle l’ici et maintenant, ce que j’appelle : ici M’aime. Ce que différentes pratiques spirituelles ou de natures très physiques tentent de nous enseigner pour en faire l’expérience directe.
C’est sans doute aussi la raison pour laquelle certains individus cherchent avec intensité à vivre ce qu’on va appeler des relations passionnées, des sports extrêmes, ou toute chose où l’intensité est telle qu’elle offre ce sentiment d’être là, vivant, totalement, dans une concentration où la vie se tient, se vit et peut se perdre aussi.
Il nous faut savoir que cette vie vivante, intense au sens de puissante, vraie, que nous désirons et qui nous désire aussi est déjà bien là, depuis toujours. Et qu’il s’agit bien de passer de la fureur de vivre à la ferveur de vivre. D’apprendre, certes par les évènements souffrants, quand et si ils se présentent, mais aussi apprendre autrement. Par la conscience concentrée.
Quand la joie nous enseigne à être vivant
Si l’on peut être concentré et re-conduit à soi, à sa vie, par une annonce qui nous fait violence, cela veut dire, qu’à l’opposé, grâce à une annonce d’une autre nature, en puissance de beauté, en joie, se produit ce même effet d’ancrage.
Imagine la charge et l’effet d’une information, quand sa nature est hautement lumineuse, joyeuse, belle ?
Imagine ainsi ce qu’il en serait si tu pouvais être ainsi présent, ancré, entièrement concentré à ta vie, ton présent, mais aussi tout projet, une relation de couple, parentale : qu’elle en serait la qualité, la nature ?
Imagine comment un rêve, un objectif seraient informés par cette force de concentration. Oui, l’impulsion reçue serait telle que sa réalisation, et pour le meilleur, serait indiscutable !
Imagine comment serait ta vie, si tu utilises ce pouvoir naturel de concentration, ce que tu pourrais vivre, créer et même la mesure de ta contribution à ce monde. Oui, ta réalité serait différente, naturellement vivante, inspirante, ancrée dans une force durable qui t’inspire sans fin. Comme un éternel moment présent. Pour le bénéfice aussi du plus grand nombre.
Choisir ses évènements inspirants pour en inspirer sa vie
Alors, je t’invite à chercher dans ta vie des choses, des lieux, des événements, des êtres avec lesquelles ton état-d’être change et devient plus lumineux, plus joyeux, plus fort en vie, plus grand dans le cœur. Une force d’audace à être résolument bien vivant, à avoir des émotions qui te donnent des ailes, comme les mots le disent si bien.
Ces événements et êtres-là sont là pour te dire, comme un enfant qui te tire par la manche pour avoir ton attention : « mais que fais-tu de ta vie, sur quoi te concentres-tu maintenant, est-ce que tu pourrais te concentrer sur ce qui compte vraiment ? Où faut-il encore qu’il y ait des épreuves, des expériences. Choisis-tu d’apprendre par la conscience ou par la souffrance ? Pour enfin être là où tu es, être concentré sur ce qui compte.
Sois émerveillé
Et justement, ce n’est pas nécessairement à travers des choses extrêmes, insolites, rares, exceptionnelles que l’éveil de la conscience se fait. Je t’invite à aller chercher au cœur même du quotidien, dans les petits recoins, comme pour faire un grand ménage où le meilleur aurait pu se cacher et attendre que tu y reviennes, heureux d’être trouvé. Je t’invite à faire ce ménage de printemps pour y trouver tes merveilles !
Ça peut être de pouvoir simplement ouvrir les yeux le matin et de voir, oui de voir, d’avoir la vision.
Ça peut être de respirer, de respirer et d’être vivant.
Ça peut être d’être là et d’entendre le chant des oiseaux.
Et puis ça peut être de pouvoir se nourrir, bouger, marcher, toucher, désirer et même attendre. Et rire, et quelquefois pleurer parce que ce sont les attributs dans notre règne humain. Parce que c’est être un vivant qui épouse à la fois son humanité et sa divine réalité.
Tous ces événements, des plus extrêmes aux plus simples, quotidiens, produisent un ancrage puissant, dès lors qu’avec cœur et conscience, ils se vivent. Ils sont une invitation et le témoignage de ta ferveur à vivre pour te soumettre à ta vie du moment. Être là et adorer ça ! Être résolument ancré à toi. Et laisser le grand Soi faire sa danse des grands soirs…
